Logement infesté de mérules : que faut-il faire ?

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Acquisition ou vente d’un bien immobilier : Solutions pour lutter contre le mérule

Le mérule effraie de nombreuses personnes quand une réflexion immobilière pointe le bout de son nez. Aujourd’hui, nous souhaitons mettre en avant les solutions préventives pour vérifier ou non la présence de mérules et la traiter si besoin.

 L’article de ce jour est là pour vous apporter toutes les premières informations nécessaires pour avancer sereinement dans le cadre d’une vente ou une acquisition immobilière.

Qu’est-ce que le mérule ?

La mérule ou mérule pleureuse est un champignon lignivore, c’est-à-dire qui se nourrit du bois. Le mérule est le champignon du bois (aussi appelé champignon des charpentes) le plus répandu en France et se développe à partir de 20-22 % d’humidité dans l’air. Particulièrement destructrice, le mérule se répand très rapidement et peut croître jusque 4 mm par jour.

Est-ce obligatoire de réaliser un diagnostic mérule ?

A ce jour, Il n’existe pas de réglementation à proprement parler pour se prémunir de la Mérule ou de tout autre champignon lignivore lorsqu’on construit un ouvrage. Simplement, des règles efficaces d’hygiène du bâti, de ventilation sont à mettre en œuvre pour éviter d’avoir des zones de confinement et une humidité anormale au niveau du bâti concerné et donc des bois en œuvre sur cette zone.

Lorsqu’on achète un bien immobilier, par la même occasion, il est difficile d’être sûr à 100% que le bien ne contient pas de mérule mais aujourd’hui nous souhaitons vous proposer un mode opératoire vous permettant de réduire au maximum les risques de ce champignon et permettre aux acquéreurs et vendeurs d’avancer sereinement.

Conseils pour éviter les risques liés au mérule

Côté vendeur, en préventif lorsque l’on possède sa maison, il y a quelques règles à bien respecter :

  • Aération : toujours penser à bien aérer son sous-sol, le mérule aime les endroits clos, humide et sombre
  • Etanchéité de sa toiture : checker au moins une fois par an votre toiture et votre façade pour bien vérifier que son étanchéité est toujours bonne, le mérule peut se réveiller avec peu d’eau
  • Entretenir son bâti quotidiennement va réduire de plus de 50% le risque de mérule, bien connaitre sa maison et s’y intéresser permet d’éviter les ennuis

Côté acquéreur, ces mêmes règles ont beaucoup de sens également et elles peuvent se traduire par quelques bons réflexes à savoir :

  • Y’a-t-il eu précédemment un dégât des eaux ? si oui est-il traité ? réparé ? et avez-vous le compte rendu de l’entreprise, de l’assurance ou de toutes personnes ayant participé aux travaux  
  •  Est-ce que la toiture est entretenue, remaillée ou récemment refaite ?
  • Quels sont les travaux structurels réalisés dans la maison sur ces 20 dernières années ?

 

Ces trois notions seront pour un acquéreur un excellent indicateur de l’entretien du précèdent propriétaire

Enfin, sachez qu’il existe de nombreuses possibilités pour se rassurer et traiter ce point de mérule, et pour confirmer et détailler notre article, nous avons le plaisir d’échanger avec Julien Simon président de la société INS qui traite la mérule et tous types de champignons en lien avec les bâtis depuis plus de 20 ans.

Interview de Julien Simon, président de la société INS

Julien, avant de rentrer dans le sujet du jour, pourriez-vous présenter en quelques lignes ?

Réponse de Julien :

Bonjour Pierre,

Et tout d’abord merci pour cette invitation et de mettre en avant notre métier.

Je suis rentré dans cette société, il y a plus de 25 ans. J’ai donc naturellement commencé en tant que technicien de terrain pendant plus de 7 ans, ce qui m’a apporté une bonne connaissance sur les constructions de notre région, et de la façon dont la mérule s’étend dans les bâtisses.

Du fait de cette connaissance du terrain et de la passion pour ce métier, j’ai passé et passe encore mon temps à accompagner divers acteurs du métier pour apporter satisfaction à leur client lors de rénovations. Nous partons du particulier, maître d’œuvre et architectes et mettons également nos connaissances à disposition d’experts et d’experts judiciaires, sans oublier bien sûr votre métier, la vente de bien qui est de plus en plus confrontée aux problématiques de ce genre.

Julien, tout d’abord merci pour votre venue, comme vous le savez dès qu’on entend le mot mérule on prend peur et on fuit est-ce selon vous justifiés ?

Réponse de Julien :

Non Pierre, car il y a beaucoup d’idées reçues et de méconnaissance.

Pour exemple l’idée qui revient souvent des clients : « quand une maison a du champignon, il y en aura toujours à revenir », et bien non, une maison n’est pas construite avec des spores de mérule, il est dans l’air donc partout. Donc il cherche des endroits propices à son développement et comme vous l’indiquez dans votre article, l’humidité enfermée, infiltration d’eau sont la base de son développement, d’où l’intérêt de faire inspecter les chéneaux, gouttières et toitures de temps en temps ainsi qu’une bonne ventilation des sous-sols comme à la base de leur construction.

C’est pour cela que depuis plus de 20 ans, nous réalisons des traitements régis par les normes CTBA « centre technique du bois et de l’ameublement » qui a établi un mode opératoire de traitement précis suite à des études sur la propagation du champignon dans le bâti.

J’aime à dire souvent, le produit de traitement est la finalité, l’efficacité c’est la préparation du support pour bien l’éliminer.

Le mérule peut-il toucher tous type de bâti ?

Réponse de Julien :

Tout à fait, car c’est le milieu de confinement de l’humidité qui est important après les rhizomorphes appelés communément filaments du champignon qui prospèrent dans les maçonneries sans direction précise et qui vont se nourrir de tous les matériaux contenant de la cellulose : bois, papier, cartons….

Bien sûr le plus dangereux est un développement sur les bois de structure type solivage et bois de charpente, car la pierre, béton ou autres matériaux de construction ne sont qu’un support pour eux.

Ok et auriez-vous quelques conseils à donner aux propriétaires qui ont un doute sur leur maison et qui voudrait vérifier ?

Réponse de Julien :

Il faut déjà commencer par faire appel à un diagnostiqueur qui va effectuer un repérage éventuel au niveau de la zone attaquée ou des zones à risques présentant souvent un taux d’humidité anormal.

Après ce repérage, nous pouvons mettre en œuvre des sondages localisés et effectués une vérification visuelle et bien souvent couplés avec un test de résistance sur les bois, principalement sur les ancrages rentrant dans les maçonneries et pour les propriétaires vendeurs qui sont vos clients, il est important de vérifier et de lever certains doutes avant de proposer le bien à la vente ;

Car souvent, nous voyons des dossiers où les propriétaires attendent le dernier moment pour effectuer le diagnostic parasitaire et lorsqu’il révèle certaines problématiques, les acquéreurs ont toujours la sensation que le propriétaire a caché ce désordre alors que bien souvent il le découvre en même temps que les acquéreurs, mais sa bonne foi sera toujours remise en question, alors que si le protocole diagnostic, visite d’un professionnel certifié dans le traitement et réparation sont présentés dès le début à l’acquéreur, la grande majorité des dossiers se passe bien et la vente est sereine pour tout le monde.

Enfin un conseil à donner également aux acquéreurs de biens immobiliers ?

Réponse de Julien :

Pour les acquéreurs, ne pas avoir peur du mot « mérule ou champignon lignivore », c’est le type de champignons, pas l’importance de l’infestation, on peut avoir un développement comme un petit doigt, comme le bras. L’important c’est de le savoir et ne pas hésiter à faire appel à une société certifiée pour évaluer l’ampleur de l’infestation, cela permettra de connaitre l’investissement financier à engager pour résoudre le problème car une belle décoration ne tient pas longtemps sur une structure endommagée.   

En conclusion il existe plusieurs solutions et reflexes à avoir pour vendre ou acheter en connaissance de cause ce qui est sûr c’est que la pire des choses à faire est d’ignorer la probabilité et de laisser faire

Coté vendeur, vous pouvez être poursuivie pour une notion de vice caché et pour l’acquéreur vous confronter à des surcouts importants surtout s’ils ne sont pas intégrés dès le départ dans votre budget d’acquisition.

Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à liker et suivre notre page https://www.linkedin.com/company/orpi-triskell-habitat-entreprises/  et si vous souhaitez avoir des précisions n’hésitez pas à nous contacter

 

Nous tenons tout particulièrement à remercier la CTBA qui est une de nos sources majeures pour cet article, si vous souhaitez de plus amples informations, ci-dessous leur site internet

https://www.ctbaplus.fr/

Egalement la société INS dont vous trouverez les coordonnées ci-dessous :

https://www.ins-bretagne.fr/

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